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mardi 10 juillet 2007

Inconcevable... Il y a deux ans.

Ma fée et moi, on emménage ce WE dans notre maison, à nous. Les proprios, ce sera enfin "nous" et plus des vieux cons plus ou moins bons acteurs.

Du coup, pagaille de cartons dans l'appart. Et tri des affaires inutilisées. Ca en fait des vêtements qui finissent dans un grand sac pour la Croix Rouge. Ca en fait des sacs de cours qui finissent directement au recyclage. Ca en fait des cartons, tout court.

Mais il y a aussi des évidences qui n'en étaient pas il y a deux ans déjà. En avril dernier, j'enlevais sa bague de fiançailles, à Elle, qui pendait à mon cou depuis quelque chose comme trois ans: je ne voulais pas blesser d'avantage ma fée, et je ne voulais pas qu'elle me voit dans notre "chez nous" avec un signe aussi ostentatoire de dépendances. Cette bague à fini dans une petite boite en fer, accompagnée de la montre qu'Elle m'avait offert, et des photos de nous deux. Ces centaines de photos... Certaines très belles, très artistiques, certaines sexy, certaines respirant le bonheur. Mais elles étaient toutes avec Elle, et nos amis de l'époque, que j'ai tous perdu d'ailleurs. Ca n'a pourtant pas été faute d'avoir tenté de les garder proche de moi... Cette petit boite, je l'avais placé au fond d'un carton, un peu comme un trésor. Mais un trésor dont j'ai vite eux honte.

Pas question que cette boite puisse rentrer dans la maison de ma fée et moi.

La première idée qui m'est venue à l'esprit: amener cette boite à sa mère pour qu'elle lui transmette. J'ai aussitôt pensé à l'espoir d'une rédemption, face à ce "nous" que nous avons été. Mais ce n'était pas un bon songe. Lorsque j'ai évoqué l'idée à sa mère, sa réaction a été de dire qu'elle la metterai aux ordures aussitot (en même temps, quand sa fille unique n'est pas venue la voir depuis plus d'un an et demi, ça se comprend...). Là je me suis rendu compte d'une chose.

Cette boite, c'était surtout un trésor qui n'appartenait qu'à moi, et à Elle. Mais Elle ne veut pas revenir parmi les vivants, tout comme Elle refuse de voir ceux qui lui veulent du bien. Du coup, pas moyen de lui donner. Je sais bien que ce que je voulais, c'était une échappatoire, je ne réussissais pas à jeter cette boite moi-même. Et même à ce moment, je ne voulais pas que ces souvenirs finissent à la poubelle. Me voilant les yeux, je songeais alors à ses grands-parents, qui seraient ravis de me revoir. Mais comment passer chez eux sans blesser ma fée? Impossible. Et eux aussi je les blesserai: leur petite fille qui ne prend plus de leurs nouvelles...

Ca c'était jusqu'à la semaine dernière.

Soudain, je me suis souvenu de ces horribles moments que je me cachais. Soudain je me suis souvenu des douleurs incommensurables que j'ai enduré, seul. Soudain je me suis souvenu que ma dévotion et mon honneur n'était que des outils entre ces mains, et qu'Elle n'a pas hésité à en jouer. Que ce soit volontaire ou non m'importe peu. Qu'Elle m'ait trompé ou pas n'a pas d'importance. La cicatrice qu'Elle a fait dans mon coeur n'a d'égal que la folie de ce sentiment qui m'habitait. Vouloir la sauver à moi seul m'a semblé folie. Vouloir la sauver m'a semblé vain. La sauver ne m'importer pas plus que sauver une jeune fille qui risque d'être âpée sur le bord d'une route. Soudain, vouloir garder ces souvenirs m'a semblé lui consacrer trop d'honneur.

Sans que je m'en émeuve, la boite a rejoint les détritus de légumes au fond de la poubelle. Les négatifs des photos aussi.

Sans que je ne souffre, je venais d'enterrer trois ans de ma vie, et trois ans de douleurs.

Adieu, je t'ai aimé.

Adieu, Ludi.

samedi 18 mars 2006

Un rêve de plus

Oui mais celui-là il est gratiné.

Tant et si bien que je me suis réveillé paniqué et nauséeux à 5h du matin.

Je ne m'en souviens que très vaguement. Je venais avec ma fée dans une maison ou un appartement avec un plafond bas, un sol irrégulier. Je savais qu'on était le 18. Je savais qu'Elle serait bientôt là. Le malaise en moi était brûlant: déchiré entre le plaisir et le désire de la revoir, Elle, et entre la culpabilité et la certitude de faire souffrir ma fée. Je crois qu'il m'est venu à l'esprit qu'il fallait que je fasse tout pour qu'elles ne se croisent pas toutes les deux. Je laisse ma fée dans une pièce avec d'autres convives que je ne connais pas ou plutôt qui ne me rappelle personne de connu et je progresse vers la porte en espérant l'intercepter, Elle. Là c'est particulièrement flou dans ma mémoire, et peut-être même dans mon rêve aussi: Elle se blottit dans mes bras, me sourit, on échange des mots sans que je puisse savoir de quoi nous parlons, puis Elle disparaît. Je retourne vers la pièce où j'avais laissé ma fée, la peur au ventre qu'elles ne se croisent. Je crainds qu'elles ne se déchirent.

Mais non.

Tout au contraire: je les vois en contrebas l'une près de l'autre, discutant et riant aux éclats l'une avec l'autre. De moi? Ca me vient à l'esprit. Je pense que c'est cette scène inconcevable qui a provoqué mon réveil brutal.

Est-ce que cela a un sens? Qu'est-ce que mon subconscient essaie de me dire? Que dois-je faire? Peut-être attendre, toujours.

Ou pas.

mardi 7 février 2006

Ca faisait longtemps

Un instant, j'ai cru que cette catégorie de billets alait péricliter d'elle-même. Elle quittait peu à peu mon esprit.

Puis cela a commencé avec dimanche. Un rêve bizarre, où je lui téléphonais par erreur. Mon souvenir c'est ça voix enjouée, des phrases banales comme celles échangées avec des amis qu'on ne peut voir que le week-end. Mais ce qui m'a fait mal, c'est ce moment où je me suis dit "ces phrases sont vides, m'a-t-Elle seulement reconnu? Se souvient-Elle de moi?".

Hier matin, je devais consulter un ORL plus ou moins en urgence, où la décision devait être prise de me charcuter ou non les amygdales, et s'il fallait que je me fasse extraire les dents de sagesse avant ou après.

Hier soir, ma petite fée et moi avons eu des mots, indirectement par rapport à Elle. Bien sûr ça n'a pas duré longtemps, mais le fait est là.

Cette nuit, j'ai peu dormi, et surtout mal dormi (du coup je crois que mon prof va m'attendre longtemps ce matin). C'est ce genre de nuit où l'on est oppressé d'avoir fait mal à quelqu'un qu'on aime, c'est ce genre de nuit que j'ai déjà connu, quand je tenais compagnie à Elle et ses douleurs des nuits durant où j'avais l'impression de les ressentir.

J'apprends par le hasard (l'ironie?) des choses qu'Elle s'est fait extraire ses dents de sagesse aussi. Je me souviens encore de son peu de tolérance à la douleur. Elle n'a pas dû dormir beaucoup cette nuit.

Comme avant.

Comme moi.

mercredi 14 décembre 2005

Souffrance

Pourquoi? Pourquoi est-ce que je rêve encore d'Elle? Pourquoi la nuit dernière encore? Pourquoi?

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dimanche 6 novembre 2005

Ca fait un an, je crois.

Voilà encore un de ces "hasards" qui hantent ma vie: en triant de vieux mails, j'en ai retrouvé un où j'étais invité à un diner. Un dîner où Elle m'a embrassé, pour la denière fois, si je me souviens bien.

C'était sa mère qui m'avait invité. Cela faisant longtemps qu'on en s'était pas vu, et comme on s'apprécie, même depuis que je suis séparé d'Elle, c'était l'occasion de se revoir et de raconter ce qui s'était passé en plus de six mois. Elle savait que sa mère avait invité quelqu'un à dîner, mais Elle ne savait pas qui, même si elle s'en doutait.

Je me souviens encore assez clairement de cette soirée. Elle était venue me chercher à la gare, avec sa mère. Je me souviens d'avoir été frappé par son parfum, toujours le même, celui qui est agressif, celui qui ne lui va pas. Je me souviens aussi que je n'ai pas pu m'empêcher de critiquer sa façon de tenir le volant, son plus gros défaut de conduite, comme lorsqu'on était ensemble. Je me souviens qu'on faisait comme si les six mois passés loin l'un de l'autre n'étaient que six jours, je me souviens de ce malaise quand on sentait que notre complicité était encore là, à fleur de peau, près à reprendre le dessus au moindre geste, au moindre mot non pesé.

L'apéro avait été désagréable: Elle nous avait abandonnée pour boucler un travail, comme toujours. Et comme toujours elle travaillait seule pour tout son groupe. Je venais tout juste de signer mon contrat pour mon stage précédent, je racontais entre deux verres ce que je devais y faire. Ensuite ma curiosité maladive m'avait poussé à corriger les paramètres de connexion du réseau de l'appartement. Et puis...

Et puis Elle m'a emmené dans sa chambre, pour me montrer un dossier sur lequel elle avait travailler, Elle voulait mon avis, comme avant, quand on vivait ensemble. On a commencé à parler de nos vies sentimentales, la mienne, vide à pleurer tant je repoussais et refusais de voir les prétendantes, la sienne faites de déceptions générées par sa naïveté de croire que toute personne est gentille par défaut, son mauvais tournant qui persistait. Je me souviens qu'on parlait de nos liens, de ce constat extraordinaire qu'on n'avait rien trouvé de comparable à ce qu'on avait vécu. De cette impression qu'on se retrouverait.

C'est là qu'Elle m'a embrassé.

Un baiser d'une douceur et d'une sensualité qui nous est unique. Je ne m'y attendais pas, je m'étais promis de ne pas faire ce premier pas. Puis ces caresses... Ces gestes faits et refaits mille fois, mais renouvelés à chaque fois. Le plaisir de deux êtres unifié et sublimé en un seul.

Une fois le dîner fini, elle m'a raccompagné à mon appartement. Je ne réussissais plus à quitter ses lèvres, mon bonheur retrouvé pour une soirée. Je me souviens de cette félicité, cette certitude de la retrouver un jour. Je relevais la tête pour la première fois depuis plus de six mois.

Qu'en reste-t-il aujourd'hui? Rien - suis-je tenté de dire.

samedi 8 octobre 2005

La mort d'un snoopy

Pourtant je l'avais bien vu. C'est moi-même qui l'avait posé là, sur le rebord de l'égoutoir. Je m'étais même fait la remarque "Celui-là, il est vraiment en équilibre précaire", de même quand je fermais les portes en dessous de l'évier "Ca fait tout bouger..." et pourtant cela ne m'a pas empêché de fermer la porte, et *bing*. Le verre est tombé dans l'évier, il s'est brisé en une centaine de morceau. Et cette fois je me suis dit "c'est bien la première fois que je vois un verre s'exploser de la sorte". Et evidement, aussitôt, je ne peux m'empêcher de penser à Elle.

Oui, un verre snoopy, un verre que je lui avais offert quand on était ensemble, juste pour un 18. Un verre qu'elle m'a offert à notre séparation avec un petit mot qui disait "je sais à quel point ces objets t'attendrissent alors ils sont à toi, garde-les et prends en soin". Je voulais de tout mon coeur en prendre soin, j'ai pêché par négligeance.

J'ai tendance à voir un signe dans tout fait inhabituel qui entre dans ma vie. Ce verre en fait parti. Aussitôt mon coeur se serre et j'ai peur à deux choses: va-t-Elle bien là-bas? Si quelque chose n'allait pas, est-ce qu'Elle ravalerait suffisement son ego pour le dire et revenir vers sa mère? et aussi: est-ce que ça signifie pas plutôt qu'Elle ne reviendra jamais dans ma vie?

Mon coeur est serré, tiraillé par un sentiment ancien et un sentiment nouveau. Pourquoi je fais tant de ménage aujourd'hui? Ah, oui! C'est parce que ma petite fée vient chez moi ce soir... étrange coïncidence, non?

Au passage... Ce qu'Elle n'a pas compris, c'est que ces objets qu'Elle m'a donné, si je les trouvais si attendrissant, c'est parce qu'elle les manipulait de cette façon attendrissante...

vendredi 23 septembre 2005

Pre-emptive sadness... confirmed

Il y a deux jours, j'ai ressenti un pincement au coeur, une certitude, quelque chose qui m'a fait mal. Je ne savais pas ce que c'était, je ne savais pourquoi, mais je savais qu'une vague de mélancolie allait bientôt venir me frapper directement. Du coup, ceux qui ont mon MSN ont vu mon pseudo se transformer en "pre-emptive sadness".

Je ne savais pas pourquoi jusqu'à ce soir. Un tout petit mail de la mère à Elle:

De : Am**** <********@free.fr>
Envoyé : vendredi 23 septembre 2005 19:08:03
À : "T****" <**********@hotmail.com>

voilà
elle est partie a Bordeaux

Maintenant je sais. Maintenant je vais faire une entorse à ma ligne de conduite, répondre à ce mail, savoir comment da mère prend la nouvelle, pourquoi ce départ.

Mais pourquoi ça m'affecte tant?

mardi 13 septembre 2005

Surprise, ou presque

Ca faisait déjà deux jours que je rêvais d'Elle. Ca faisait longtemps que ça n'était pas arrivé. Un visage sombre, fermé, mais terriblement net pour un rêve. Et cette sensation d'oppressement, cette sensation d'étouffer qui me prenait. J'allais prendre ma plume et céder, prendre de ses nouvelles à demi-mot auprès de sa mère.

Je n'en ai pas eu besoin. Sous couvert d'un compte de jeu de sa mère, un message m'est adressé... Difficile de le comprendre ce message, elle me répète qu'il est trop tôt pour elle, qu'il ne faut pas que je la contacte, qu'elle va bien, et pourtant... Elle espère que je vais bien aussi, que j'avance...

Non y'a quelque chose qui cloche, quelque chose qui sonne faux. Il faut que je sache quoi. Mais comment?

Et pourquoi maintenant? Alors que tout semble aller si bien pour moi, pourquoi ce contacte après six mois de silence... Je veux comprendre.

Within Temptation - Stand my ground

dimanche 24 juillet 2005

22

Je sais, je n'aurais pas dû. Elle ne l'a pas fait pour moi, alors pourquoi aurais-je dû le faire pour Elle?

Mais voilà, il était 2:10 et j'étais encore debout, alors que ce n'était pas volontaire, j'ai pris ça pour un signe.

Le texto est parti tout seul, l'accusé est arrivé vers onze heure et...

... rien.

J'aurais dû m'en douter. Je ne sais pas quoi en penser.

Faut-il être con aussi pour passer l'intégrale de Tracy Chapman un jour comme aujourd'hui.

lundi 18 juillet 2005

Evidement...

... je ne pouvais pas ne pas blogger aujourd'hui.

Une question me hante: y a-t-Elle seulement songé?

samedi 18 juin 2005

Réponse

Début de la session : samedi 18 juin 2005
Participants :
...vie feinte {à la douche} (XXXXXXXXXXX@hotmail.com)
XXXXXXXXX@hotmail.com (XXXXXX@hotmail.com)

[10:51:11] Elle: prends bien soin de toi
[10:51:50] Elle: merci pr le sms, g bien saisi

Voilà.

vendredi 17 juin 2005

J'appréhende

Je vois demain arriver avec ses gros sabots.

Depuis une semaine, tout va de travers. J'ai bien essayé de faire comme si ce 18 ne me disait plus rien, comme si cela ne me touchait plus, que c'était du passé, enterré, paix à son âme... Mais non. Je peux bien m'y faire croire en temps normal, je peux bien me mentir, je sais très bien le faire, mais demain arrive et je sens déjà sa blessure.

Tant de souvenirs, tant de douceurs, de discutions, de passions. Qu'en reste-t-il aujourd'hui? Pour moi: une armée de souvenirs étonnement nets qui me réchauffent le coeur quand je me sens au fond, qui me disent que j'ai quand même vécut des moments formidables en 3 ans, des moments d'une intensité que peu de personnes sur cette planète ont pu connaître; prétentieux? Non je ne pense pas, je crois sincèrement qu'on a vécut au-dessus de la condition humaine. Mais pour Elle? Que reste-t-il de mon passage dans sa vie? Ai-je été balayé, oublié? Sacrifié sur l'autel d'une autre relation, qu'elle soit bonne ou mauvaise?

Sacrifié... Je l'ai déjà été, et j'en arrive à croire que je le serai encore. De toute façon ce n'est pas compliqué: je ne me livre qu'aux femmes qui entrent dans mon coeur, elles ne sont que deux à ce jour, l'une m'a sacrifié en acceptant de m'expliquer pourquoi, je la remercie aujourd'hui encore. L'aurait-Elle fait aussi, mais sans m'en parler?

Je ne sais plus que faire: un texto pour souffler sur des braises peut-être éteintes? Et si je n'ai pas de réponses, comment réagirai-je? Ne rien faire? Et si elle attendait que je fasse un geste pour revenir d'un pas vers moi?

J'hésite, je souffre de ne pas savoir faire une croix sur mon passé. Je ne sais pas quoi faire.

Evidemment, un jour comme aujourd'hui, et celui de demain, seule Tracy m'adresse la parole.

Evidemment, elle me dit This Time, et me chante Bridges en ce moment même... Evidemment, comme toujours...

jeudi 12 mai 2005

Chemins croisés

Je pensais que cette rubrique était définitivement clause.

Je l'ai peut-être enterrée un petit peu vite.

  • Le hasard veut que j'ai des nouvelles d'Elle.
  • Le hasard veut que ça soti pour le moins très tendu entre ma copine et moi.
  • Le hasard veut que ça soit tendu entre Elle et son toxico' mec.

Mais il ne faut surtout pas qu'Elle l'apprenne... 'pas à moi de faire le premier pas, pas cette fois.

samedi 12 mars 2005

Ca c'est puissant...

A peine une demi-heure après que je ne poste mon billet précédent, devinez qui a appelé? Et oui, c'est bien Elle.

Comme quoi, les oreilles qui sifflent, c'est un média puissant. L'autre version? C'est qu'il y a des liens qui ne disparaissent pas, malgré le temps, la distance, et la douleur...

Pourquoi est-ce qu'il faut qu'on sache ce que ressente l'autre? Pourquoi faut-il qu'on se cache qu'on le sait? Ce lien, il existera encore combien de temps?

Elle: Je ne t'oublie pas tu sais.
Moi: Tu te doutes bien que moi non plus.
Elle: Ca m'a fait du bien de t'entendre.
Moi pensant bizarrement, c'est quand le docteur es-manipulation n'est pas là que tu m'appelles... Bouche-trou ou réel besoin?

Undead

Je l'ai vu mardi dernier.

Pas Elle, non. Mais sa chambre. Ou plutôt ce qui aurait dû être sa chambre. Elle n'y a dormi qu'une nuit, pas plus.

C'est le grand bazar, pas moyen de voir son lit sous le désordre qui l'a colonisé entre les fringues jetées précipitemment et le courrier qu'elle ne lira jamais qui s'entasse.

Elle n'y a dormi qu'une nuit mais... Elle était là pour moi. Celle avec laquelle j'ai vécu était là: ses biblots, ses fringues, ses parfums, son équipement hifi, son parfum aussi. Mais il suffit d'observer ces objets pour comprendre ce qu'Elle a fait de sa vie, de son passé, de notre passé commun: Elle nous a mis au placard, balayé, placé aux oubliettes, espérant qu'on disparaisse. J'ai la faiblesse de croire qu'Elle sait qu'on est toujours là, au fond.

Pour moi il s'agit d'une fuite, assurément. D'autres disent qu'Elle a changé, que c'est comme ça, qu'Elle ne redeviendra plus la jeune fille pétillante, souriante, dynamique, heureuse de vivre, tournée vers l'avenir. Je ne peux pas me résigner à me dire qu'Elle passera sa vie à fuir son ombre et les cinq dernières minutes qu'Elle vient de vivre pour courir vers un autre fantôme qui la confortera dans ses chimères. On ne construit rien de durable sur un marécage. Elle le sait pourtant, on en avait parlé. Mais Elle préfère cependant s'inventer et entretenir des problèmes annexes afin de ne pas affronter son seul et unique véritable problème: la maladie.

Je me suis tellement battu pendant trois ans, avec et même contre Elle, pour son bien. Un moment je pensais même qu'on avait gagné. Peine perdue.

Je sors de sa chambre, on me propose un café, je vois alors que la totalité de nos couverts sont ici aussi, surtout nos tasses, celles qui nous étaient si personnelles. Décidement, c'est une fuite bien plus importante que je ne le pensais.

Trois mois qu'Elle n'a deigné me voir. "Trop occupée". Bah voui je sais, je te connais et tu le sais. Veux-tu m'envoyer un message ou crois-tu réellement que je ne sais plus ce que ça veut dire chez toi, "trop occupée"?

Je repars, bien évidement, Elle n'est pas là. Tu fais toujours la morte. Assurée que tu es que rien ne changeras en ton absence. Pour toi, rien ne compte tant que ce qui te manque. Tiens, ça me donne une idée. Et si maintenant c'était moi qui jouait le mort?