T., c'était juste une connaissance sur internet. Elle jouait à deux jeux PHP auquels je jouais. On faisait parti de la même guilde, nos personnages échangeaient des messages de temps à autres, toujours au sujet d'une chasse au troll ou au nain (tient, qui serait capable de reconnaître ces jeux? ;) ), on s'entendait bien comme co-guildés, rien de plus. À cette époque j'étais encore avec Elle, à Caen. On s'est raté quelques fois à des rencontres IRL de la guilde, au final je n'en aurais fait qu'une rencontre de ce type. Elle a connu une petite histoire avec mon ex-colocataire, mais même à cette époque je ne l'avais toujours pas vue. Puis ces deux là se sont séparés, quelques mots dans la guilde et la demoiselle quitta le bateau pour fonder sa guilde, mais c'est une autre histoire.

C'est certainement pour de vieilles raisons tactiques que j'obtins son MSN. Je ne l'ai jamais utilisé avant l'été 2004.

Je souffrais le martyr de la perte d'Elle, ça transpirait au travers de nos discutions avec T., même si au début on ne faisait que parler de la pluie et du beau temps. Elle m'appris qu'elle était une toute jeune juriste, qu'elle défendait les droits des demandeurs d'asile, principalement dans les zones d'attente des aéroports. Je ne connaissais rien de ce milieu, nos ordinateurs connurent alors un déluge de questions/réponses sur le droit, comment cela se passait, les anecdotes des affaires les plus moches... Elle nourrissait ma curiosité, je lui apportais le plaisir de discuter de son engagement. De temps à autres je comblais quelques unes de ses lacunes informatiques, bref, un échange de bons procédés.

Nos discutions duraient presque toujours plusieurs heures. Nous étions tous les deux des créatures de la nuit, c'est à 20 heures qu'on commençait à vivre. Nos longues, si longues discutions prenaient fin vers deux ou trois heures du matin. C'est pendant ces nuits avancées que nous faisions vraiment connaissance: quelques anecdotes remontaient à la surface, la fatigue et l'ambiance nous aidait à baisser la garde, l'illusoire sécurité de ne pas voir son interlocuteur finissait de nous délivrer de nos chaînes, chacun derrière son clavier.

C'est au mois de décembre 2005 que les "choses" se sont précisés. Toujours plus de complicité, toujours plus de confidences. Des discutions toujours plus tardives, et... des textos qui prenaient le relais, une fois les ordinateurs éteints. A ce moment, nous avions l'un comme l'autre des problèmes dans nos couples. Je crois que c'est à ce moment là où nous nous sommes rencontrés pour la première fois, chez elle: j'amenais un pack de bière, elle préparait un joli petit dîner, assaisonné de discutions délicieuses et d'autres remarques anodines comme la citation de sa mère "pour garder un homme, il suffit de lui flatter l'estomac et..." ^_^ Ce sourire est si charmeur. Je me souviens aussi de notre deuxième rencontre, à peu près dans les mêmes conditions, sauf que je venais de passer le WE avec ma copine du moment, où je me suis mortellement ennuyé... Jusqu'à me retrouver chez T. Là j'ai repris le sourire et mon WE a été sauvé, juste en discutant. Cela avait quelque chose de magique.

C'est très certainement ce qui m'a incité à quitter ma copine du moment dans la semaine. Le hasard a voulu que sans se concerter, T. en fit de même de son coté. Notre rencontre suivante ressemblait énormément aux précédentes. Sauf... Que le massage que je lui ai offert s'est prolongé, s'est éternisé et... Ce fut l'un des week-ends les plus mémorables de ma vie. J'avais rarement passé autant de temps dans un lit ;)

On s'est revu dans la semaine, ça a été quelque peu bis repetita. Je me surpris à des gestes d'affections qu'on ne devrait pas se permettre quand il n'est pas question de sentiments, pendant le visionnage de Black Hawk Down. Il y eu d'autres messages et discutions puis... Il y eut le revirement.

T. était très attachée à son "ex", et à céder à la tentation de le reprendre. Mais cependant... Nos conversations ont continué. Aucun regret, aucun remord. Et surtout aucune faute. La délicieuse surprise de constater que notre complicité était intacte. Un vrai plaisir. La suite... raaah. Vous l'avez à partir du mois d'avril 2005. Suffit de relire ;)