Ma fée est extraordinaire.

Levée 5h du matin, pour être à l'hôpital à 7h, tenter d'apaiser les derniers jours de personnes souffrant le martyr. Et oui, les couloirs de la mort, ce n'est pas que dans les prisons américaines, sauf que là, c'est le hasard/destin/fatalité qui les a frappé d'un cancer en phase terminale. Elle encaisse les remarques désagréable de ses "collègues" qui ne veulent pas qu'une stagiaire montre à quel point elles font mal leur boulot et qu'elles traitent mal ces patients. Puis elle rentre vers 15h, soit une heure après sa sortie théorique, parce que les internes ne sont pas doués... Presque une heure de métro pour rentrer chez nous. Irait-elle se reposer? Non. Juste après un repas frugal (elle n'a pas mangé depuis 5h le matin) elle range, astique, nettoie, réorganise l'appartement qui ressemble à s'y méprendre à une salle blanche.

Pour ma part je sors du travail vers 18:30, j'arrive dans mes pénates vers 19:15. Ma fée dort paisiblement, épuisée, sur le futon. Avant d'aller la rejoindre, je vais au frigo prendre de l'eau fraîche, mais à chaque fois, j'y découvre un verre de citronade qui m'y attend. Toujours.

Qu'ai-je fait pour qu'elle m'aime autant?

Je prend alors un livre et mon verre de citronade, je m'allonge contre ma fée, la couvre de baisers, et surveille son sommeil. Il est 19:30. Dans deux heures, on se couchera, et malgré la fatigue, la chaleur, le réveil sonnera à 5h, et tout recommencera.