7:00: Lever (et ça ne veut pas dire que le réveil ne hurle pas depuis une demi heure à huit centimètres de mes oreilles)
Mon seul plaisir de la journée: une put*** de longue douche bien chaude (comprendre vingt trente minutes) Petit déjeuner, absorbsion de ma téra-chiée de médocs. Attention particulière à mon noeud de cravate: je suis fan du noeud Windsor, autant bien le faire, d'autant plus que l'association de mon costume, mes chemises, mes cravates et mes noeuds sont peut-être le seul point me distinguant de mes autres collègues.
8:00: Sur le quai de la ligne B. Tient mon train est annulé. Tient le train suivant a du retard.
8h13: Tient, le train est bondé.
9h03: Arrivé à Châtelet, changement de quai, en face, pour prendre le A vers La Défense. Je laisse passer un transporteur à bestiaux. Je prends le suivant.
9h19: Sortie à la Défense. L'esplanade. Un coup d'oeil aux afficheurs: -5°C. À toute chose mamlheur est bon: à cette température il y a beaucoup moins de fumeurs, et leur fumée pestilencielle disparaît beaucoup plus vite. Je profite des dix minutes de marche pour respirer à fond. C'est l'une de mes résolutions pour sortir du stress qui me ronge l'estomac.
9h35: J'arrive dans l'openspace, je salue mes collègues, j'allume ma bécane. Je fonds sur la migration fonctionnelle qui m'occupe et m'obsède depuis vendredi dernier.
12h20: Je lève la tête: enfin j'obtiens un résultat cohérent. Le bout du tunnel?
12h53: Mes collègues me recrutent pour partir manger.
14h00: Café à l'espace repos avant de retourner au charbon. Un coup de fil providentiel de ma fée recharge mes batteries de bonne humeur: elle a réussi son examen malgré l'angine que je lui avait refilé. C'est quand même classe d'avoir une fée capable de décrocher 15 en IFSI avec 40 de fièvre :)
14h15: Je dévérouille mon poste, c'est reparti.
15h00: Je fais signe à mon chef, je lui demande de tester rapidement mes modifications. Là, mortifié, pas une seule simulation de cotation ne passe. Le boulet que je suis a factorisé un peu trop aggressivement son code avant de le montrer à mon chef. Boulet que je suis. Je m'aperçois au passage que les produits de mes tarifs sont incorrects. Je m'aperçois que des champs ont mal migré dans ma nouvelle structure. Il reste du travail, je me hais d'avoir laissé passer ça après trois jours de boulot dessus.
18h15: Tout le monde est à bout de nerfs dans l'openspace. Il ne reste plus que mon chef, mon chef de projet, un développeur et un testeur. Alors que j'allais prendre ma première pause de la journée, mon chef nous invite à descendre au pot de l'entreprise. "Y'a à boire et à manger". Correct, avec tout ce qu'on nous as servi, le diner pourra attendre :) Je ne savais pas que ça allait devenir une vérité...
19h00: Je remonte travailler alors que mon chef part en week-end. Reste un développeur avec moi. Je rush sur l'enfer que représente mon travail. On livre mardi ou mercredi. Je ne reviens que le mercredi, je ne peux pas me permettre de ne pas livrer mon travail ce soir.
19h15: Je m'aperçois qu'il y a encore des erreurs imbitables et incompréhensibles provenant de l'application. Je suis désormais seul dans l'openspace.
20h00: Aller, encore un test et après j'abandonne. La lumière s'éteint. Je suis le dernier dans tout l'étage. Je rallume.
21h00: Cette fois les données remontées sont correctes. Je teste des cas farfelus, ça passe. Je commente mon code. cette version suffira pour mes collègues.
21h20: Parallèlement à ma syncro CVS et mon commit, j'écris un mail à mon chef lui expliquant ce qu'il reste à faire. J'espère ne rien avoir oublié.
21h27: Je sors du batiment en passant devant le vigile de nuit.
21h42: Je monte "enfin" dans mon RER A.
21h53: Mon train B. Enfin.
22h37: Je pose mes fesses dans mon fauteuil, dans ma chambre. Je suis exténué, les yeux exhorbités et rouge d'avoir stressé une journée durant.
23h10: Une soupe de carottes, deux rondelles de saucissons, un morceau d'emmental, deux Jeff de Bruges noirs pour le dessert. Mon repas est fini.
23h30: Voilà ma journée de travail est terminée. Passons au lit? Naaaaaaan. Voici que commence ma journée d'étude :( Après 10h30 de travail sur le J2EE, j'attaque mon travail de .NET pour l'école.
01h30: Je file au lit. Enfin. Epuisé.

Aller, on va rationaliser. 10h30 de travail pour quel salaire? 365€ par mois. Oui je suis stagiaire. Le .NET? je n'aime pas cette technologie, mais c'est un travail de groupe, je ne peux pas condamner leurs résultats. Je me rassure en me disant que je vais peut-être décrocher quelque chose comme neuf fois ce que je touche aujourd'hui dans sept mois. Mais à cette date, je vivrai avec ma fée :)