Force est de constater qu'à la faveur de l'automne, je m'ouvre sur mon passé.

L'automne pour moi, c'est la saison où, d'un accord sur-réaliste, Elle et moi avons déclarer la fin de notre couple. C'est aussi la saison la plus variable que je connaisse: elle peut revêtir les couleurs de l'été indien comme le manteau gris de Paris, en passant par les infinies variations de teintes et d'humidité.

Ce n'est que le 23ème automne que je connais, mais ça reste la saison qui me marque le plus. Elle amène en moi la peur de la nuit, la peur de l'hiver, cette photo-dépression qui rend terne.

Mais cette saison où tombent les feuilles, où se rassemblent les oiseaux avant leur départ, me ramène surtout des parfums. Je redécouvre alors les parfums qui m'entourent et ces effluves m'enchantent ou me dépriment.

Aujourd'hui, elles me dépriment. Comment se fait-il que je sois tant vulnérable à ces parfums jadis porté par mes ex? Je ne peux pas m'empêcher de me souvenir de ces moments où j'étais lové contre le cou d'Elle en soirée, où je respirais à pleins poumons ce plaisir. J'ai toujours en moi, comme gravé dans mon coeur, l'odeur naturelle de T. après l'amour, blottie dans mes bras. Et bien d'autres encore...

Pourquoi est-ce que ce marasme me frappe encore, alors que je partage des moments merveilleux avec une jolie fée qui s'éprend incompréhensiblement de moi? Moi qui vit dans le passé, moi qui, je le devine, fait mal juste par les absences de mon regard, ces moments où mes yeux sont plongés dans le passé et les traits de mon visage tombent au repos, inanimés car mon esprit affronte les fantômes qui hantent mes souvenirs, ceux qui portent en eux mes moments de bonheur passé.

Pourquoi aujourd'hui encore?

Il y aurait-il une autre raison pour que le passé me garde si près de lui?