Mardi dernier il y a deux semaines, je revenais comme d'habitude par mon bon vieux RER bondés. Coup de chance, pour une fois j'ai trouvé une place assise, juste devant une petite vieille tout à fait charmante.

Tout content d'être installé, je sors mon livre du moment "Le pire est avenir" de Maïa Mazaurette (qui soit dit en passant, est une auteure au talent prometteur, vivement son troisième bouquin). Je profitais goûlument de cette intrigue aux petits oignons au verbe si original quand ma petite vieille d'en face laisse échapper un document sur le sol du wagon. Moi, bon comme le pain (oui bon, ok, pas de commentaire...) prenant en pitié la pauvre vieille et ses os de verre / ses fémurs / sa scytique / ses rhumatismes (rayez les mentions inutiles) je lui dit "laissez donc, je vous le ramasse. Pouvez-vous me tenir ça?"

Je lui tends alors mon livre qu'elle prend avec un grand sourire, de voir un jeune gaillard lui offrir son aide spontanément au lieu de lui voler son sac. Là, ça faisait déjà plaisir à voir. Du coup je me penche, me contorsionne, et lui rends son document.

Elle m'offre alors un "merci" aux accents étranges, du coup je la regarde dans les yeux quand elle me rends mon livre. Son sourire de petite vieille venait de se décomposer en un mélange de l'expression précédente et de peur indescriptible (vous savez, la lèvre qui pendouille, le sourire un peu nié et les yeux qui tremblent). C'est alors que je remarque qu'elle fixe la couverture de mon livre. Intrigué, je le referme à la recherche de ce qui a pû la choquer à ce point et là je comprends un peu mieux.

Bah voui, quand sur le bordereau de l'éditeur il y a marqué Bientôt les jeunes tueront les vieux bah les vieux ils ont peur.

Rah làlà. Décidement Maïa, tu m'as offert bien des plaisirs sur deux semaines :D